Le coiffeur

 

Les vitrines miniatures de Serge CORMIER

 

Vitrine miniature : "Le coiffeur"

Retour à l’accueil  

 

Vitrine fermée

 

Fiche technique

Dimensions

Largeur : 25 cm
Hauteur : 24 cm
Profondeur : 18 cm

Année de fabrication

2004

Documentation

Merci au musée des commerces d’autrefois de Rochefort pour sa collaboration

Catalogue de la Manufacture d’armes et cycles de St. Etienne, éd. 1928

But recherché

Imaginez un petit coiffeur de quartier, à une époque où l’eau courante n’est pas le luxe de tous Vous pouvez patienter sur la chaise en lisant le journal posé à la disposition des clients. Les outils utilisés étaient petits et manuels (comme la tondeuse, le rasoir, etc.) Le défit consistait à ce que ces outils soient visibles et reconnaissables.

 

 

 

 

Histoire du métier de coiffeur

Voici une profession qui a beaucoup évoluée avec le temps et les circonstances. À l’origine, les barbiers étaient également chirurgiens. Cette double activité se développa au xve siècle. Charles vii leur accorda le droit de raser le poil et de pratiquer la petite chirurgie. Les barbiers eurent même le droit d’assister à des leçons d’anatomie, ainsi que d’acheter les corps de suppliciés afin de les étudier. C’est de cette façon qu’un maître barbier devint l’un des pères de la médecine : Ambroise Paré. En 1545, il publia « la Méthode de traiter les plaies faites par les arquebuses et autres bâtons à feu », un ouvrage devenu célèbre. En 1637, une nouvelle corporation apparut : les barbiers-barbants. Ils eurent la particularité de se voir interdire la pratique de la chirurgie. Ils conservèrent toutefois la possibilité de pratiquer les saignées et les pansements. Ces prérogatives leur seront retirées en 1718.

 

Privés de la chirurgie, ils se consacrèrent aux soins de la toilette. Pour contourner la calvitie qui le frappait, le roi Louis xiii venait de lancer la mode des perruques. Les coiffeurs profitèrent alors de ce luxe nouveau. Mais durant les dix années que durèrent la révolution française, cette mode masculine disparut. Ils se contentèrent dés lors de faire la barbe et la coupe des cheveux. Les coiffeurs pour femmes subirent moins de bouleversement, et purent plus facilement s’adapter aux modes. À la fin du xixe siècle, l’invention du fer Marcel déclencha la vogue de l’ondulation. Elle s’appela « l’indéfrisable » puis ensuite « la permanente ». En 1906, M. Nestlé perfectionna la méthode en enroulant chaque mèche de cheveux sur des épingles doubles, et en les enduisant d’ammoniaque. Le xxe siècle vit se développer de multiples modes et styles, et autant d’invention d’appareils.

 

 

               

 

Intérieur de la vitrine

 

 

 Pour zoomer et visiter la boutique, cliquez sur l’image

 

 

 

Rochefort un jour d’été

Je m’y promenais en allant visiter la corderie royale lorsque mon attention fut attirée par une pancarte au coin d’une rue : « Musée des commerces d’autrefois ». Ce musée reconstitue des commerces anciens ayant existés à Rochefort. Une petite visite sur leur site vaut la peine. En discutant avec son responsable de ma passion pour la miniature de ce type de commerce, il me montra une carte postale représentant l’intérieur de l’échoppe d’un coiffeur. C’est cette carte postale qui me servit de modèle pour cette vitrine.

 

 

 

Le parapluie 

Il est constitué d'un morceau de tube coupé dans le corps d’un stylo. Les motifs en relief sur le porte-parapluie sont faits avec un petit morceau de dentelle collé sur le tube. Les bourrelets du haut et du bas sont faits de fils de lin collés. Une fois que tout cet assemblage est sec, on peint le tout en doré (peinture acrylique en tube). La partie canne du parapluie est sculptée directement dans un morceau de buis, puis verni. Pour ce genre de travail, le buis est l’or des bois.

 

Le fauteuil

Il est l’une des pièces maîtresse de cette vitrine. Il est d’autant plus important que c’est lui qui indique l’époque où se situe ce commerce. Il existait plusieurs styles de fauteuil. J’ai choisi celui-ci pour son cuir rouge et sa base blanche, apportant ainsi de la couleur à l’austérité de l’ensemble. À droite du fauteuil, nous pouvons voir son rehausseur pour enfants. Il venait se poser sur les accoudoirs du fauteuil.

Les partie rouges sont taillées dans du bois à la forme voulu, et gainées  de cuir. Il est très simple de travailler le cuir. On peut en récupérer sur tous les articles de maroquinerie qui sont jetés. On n’a pas besoin de grande surfaces. Pour le travailler, il faut placer un disque de ponçage (gros grain) dans une perceuse fixée à l’établi. On vient caresser le disque avec la chair du cuir. On s’arrête lorsque l’on a un film assez fin pour être travaillé. On peut ainsi coller le cuir sur la face visible de l’objet, puis le retourner vers l’arrière. On appelle cette opération « gainer » un objet. On forme les angles en tirant sur le cuir pour qu’il prenne la forme de la pièce à gainer. On procède ainsi pour le siège, le dossier, l’appui-tête et les deux accoudoirs. Il ne faut pas oublier de faire les pièces du rehausseur si on en fait un. Les parties métalliques du fauteuil sont en fils électriques rigides. Je leur donne la forme voulu, puis je les mate sur une enclume pour les aplatir, et je finis à la lime douce. Je finis par faire des petits trous de 1 mm, ou passeront les pointes de fixation (des semences à tête ronde). Une peinture argent finit le travail avant l’assemblage définitif des pièces, et sur les têtes de pointe une fois assemblé. (pour les cheveux, ne cherchez pas, ce sont les miens !)

 

 

 

               

 

 

Le meuble 

Les colonnes sont des cure-dents travaillés au tour. L’ensemble est en bois de placage Je parts d’une ossature en carton-bois et je plaque le bois dessus. En ajoutant des couches différentes, je peux faire des reliefs. Quant-à la frise décorative qui est en façade, c’est un petit galon de dentelle collé directement sur le bois et teinté à la teinture pour bois. J’utilise des teintures acrylique, car elles peuvent se mélanger entre-elles. Cela permet, avec deux ou trois teinte de base (claire, foncée et merisier), de faire des tons intermédiaires que je conserve dans des petits flacons. Le meuble est ensuite verni (une seule couche satinée).

 

 

 

 

Le pot à eau

La vitrine exposée ici se situe durant les années vingt. À cette époque, tous les coiffeurs n’ont pas le luxe de se faire installer l’eau courante. Il fallait donc aller chercher l’eau à un service d’eau extérieur. Dans certaines villes, comme à Nantes, des immeubles possédaient un puits dans leur cour intérieure. Sa présence était signalée par un « P » marquée à coté du numéro de l’immeuble. Chacun savait ainsi qu’il pouvait trouver de l’eau à cet endroit. Pour laver la tête de leurs clients, les coiffeurs utilisaient un pot à eau, et l’eau usagée était récupérée dans un réceptacle de zinc monté sur pied, et placé sous la tête du client. C’est ce réceptacle que nous voyons le long du mur, à droite du rehausseur. Le pot à eau est fait avec un tronçon de corps de stylo hexagonal. Il est peint en blanc. Le décor bleu est imprimé sur un papier normal, puis poncé par derrière avec un papier de verre très fin pour n’avoir qu’une fine pellicule de papier. Celle-ci est fixée sur le pot à l’aide du verni de finition (verni acrylique brillant). Le même procédé est utilisé pour la bassine assortie.

 

Le balai

Comme le montre cette photo, le balai est légèrement plus grand qu'une allumette. Cela ne l'empêche pas d'être conforme à la réalité, y compris son cordon pour le fixer au mur. Le manche est taillé dans une brochette de bois de 3 mm de diamètre. La partie balais est sculptée dans du bois. Pour les poils, il suffit de plier en 4 un petit morceau de toile et de coller la tranche de ce tissu plié sur ce morceau de bois. Ensuite, il faut retirer les fils de trame pour ne conserver que les poils. On les salit en les frottant avec de la poussière. J’ai toujours, en réserve dans une boite, de la poussière récupérée dans un vieux grenier. C’est excellent pour vieillir les objets.

 

 

 

La chaise

Pour être sûr de ne pas me tromper de style, lorsque j’ai à faire des meubles, je fais toujours des recherches, et je m’inspire des modèles que je trouve. Je n’improvise jamais. Pour faire ce genre de chaise, il faut pouvoir travailler le bois en arrondi. J’utilise du bois de placage à chaud. Il faut chauffer le bois avec un fer à repasser très chaud, afin de retirer la colle en la raclant. Il est ensuite possible de cintrer le bois en collant des couches de bois successives et maintenues en presse dans la forme désirée. Certains bois se travaillent mieux lorsqu’ils ont séjournés plusieurs heures dans l’eau. On peut ainsi fabriquer les différentes parties de la chaise (le dossier, le barreau intermédiaire, le cercle de siège et le cercle de soutien des pieds) et les assembler. Le cannage est tout simplement fait avec un petit morceau de toile de canevas. J’avais remarqué que cette toile avait un tressage exactement identique au cannage d’une chaise.

Le journal

Ce journal dont on peut lire les titres est souvent la vedette de cette vitrine. Et pourtant, combien c’est simple à faire ! Mais il ne faut jamais hésiter à ajouter ce genre de détails. Ils font vivre la vitrine et la rendent crédible. Il faut toutefois toujours veiller à respecter l’échelle. Pour faire ce journal, j’ai fait un petit cahier plié avec du vrai papier de journal. J’ai récupéré, sur internet, la une d’un journal en noir et blanc, et je l’ai imprimée en veillant à garder l’aspect jauni du papier.

 

Rasoirs, ciseaux, etc.

Nous voyons que l’allumette est très grosse, par rapport aux instruments (tondeuses, brosse, rasoirs, peignes). Ces derniers ne font que quelques millimètres. Toutefois, la démonstration est faire ici que cette échelle 1/20e n'empêche pas la finesse des détails. Les tondeuses à mains et les ciseaux sont faits avec du fil téléphonique formé et soudé à l’étain, puis peints à la peinture argent.

 

 

Les peignes, qui ne font que 3 mm de long, sont taillés dans une dent de peigne à cheveux. En utilisant le même matériau, je suis sûr de la ressemblance finale. Le petit nécessaire à raser est issu du catalogue précité. Il est reproduit à l’exactitude, avec son blaireau, son bol à raser, le flacon de mousse à raser et le rasoir.

 

 

 

Les flacons de parfums

Comme on peut l’observer ici, les coiffeurs possédaient également des parfums pour satisfaire les désirs de leur clientèle. D’où la profession de « coiffeur-parfumeur ». Pour faire des bouteilles d’un litre d’eau de Cologne, il suffit de tronçonner une ampoule buvable vendu en pharmacie (les petits modèles). J’utilise pour cela un petit disque à tronçonner. Je viens caresser l’ampoule en son centre sur toute la périphérie. Il ne faut pas appuyer sur le verre. C’est la vitesse de la perceuse qui fait le travail. On peut ensuite mettre un petit morceau de celluloïd coloré (papier de bonbon par exemple) pour simuler l’eau de Cologne à l’intérieur de la bouteille.

À l’échelle 1/20e, les perles de verre traditionnelles sont encore trop grosses pour faire des petit flacons de parfums. Je les utilise pour faire les petits vaporisateurs. Pour les petits flacons de parfums, j’ai trouvée, en mercerie au rayon des galons, des franges orientales faites de petits cabochons de verre. Quelques centimètres de ce galon procurent une réserve intéressante de perles. C’est en les assemblant que j’ai fait les flacons qui sont dans l’armoire.

 

               

 

 

 

 

 

Retour

en haut de la page

 

Retour à l’accueil