Rochefort un jour
d’été
Je m’y promenais en allant visiter la corderie royale
lorsque mon attention fut attirée par une pancarte au coin d’une rue :
« Musée des commerces d’autrefois ». Ce musée reconstitue des
commerces anciens ayant existés à Rochefort. Une petite visite sur leur site
vaut la peine. En discutant avec son responsable de ma passion pour la
miniature de ce type de commerce, il me montra une carte postale représentant
l’intérieur de l’échoppe d’un coiffeur. C’est cette carte postale qui me
servit de modèle pour cette vitrine.
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Le
parapluie
Il est constitué d'un morceau de tube coupé dans le corps
d’un stylo. Les motifs en relief sur le porte-parapluie sont faits avec un
petit morceau de dentelle collé sur le tube. Les bourrelets du haut et du bas
sont faits de fils de lin collés. Une fois que tout cet assemblage est sec,
on peint le tout en doré (peinture acrylique en tube). La partie canne du
parapluie est sculptée directement dans un morceau de buis, puis verni. Pour
ce genre de travail, le buis est l’or des bois.
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Le fauteuil
Il est l’une des pièces maîtresse de cette vitrine. Il est
d’autant plus important que c’est lui qui indique l’époque où se situe ce
commerce. Il existait plusieurs styles de fauteuil. J’ai choisi celui-ci pour
son cuir rouge et sa base blanche, apportant ainsi de la couleur à
l’austérité de l’ensemble. À droite du fauteuil, nous pouvons voir son rehausseur
pour enfants. Il venait se poser sur les accoudoirs du fauteuil.
Les partie rouges sont taillées dans du bois à la forme
voulu, et gainées de cuir. Il est très
simple de travailler le cuir. On peut en récupérer sur tous les articles de
maroquinerie qui sont jetés. On n’a pas besoin de grande surfaces. Pour le
travailler, il faut placer un disque de ponçage (gros grain) dans une
perceuse fixée à l’établi. On vient caresser le disque avec la chair du cuir.
On s’arrête lorsque l’on a un film assez fin pour être travaillé. On peut
ainsi coller le cuir sur la face visible de l’objet, puis le retourner vers
l’arrière. On appelle cette opération « gainer » un objet. On forme
les angles en tirant sur le cuir pour qu’il prenne la forme de la pièce à
gainer. On procède ainsi pour le siège, le dossier, l’appui-tête et les deux
accoudoirs. Il ne faut pas oublier de faire les pièces du rehausseur si on en
fait un. Les parties métalliques du fauteuil sont en fils électriques
rigides. Je leur donne la forme voulu, puis je les mate sur une enclume pour
les aplatir, et je finis à la lime douce. Je finis par faire des petits trous
de 1 mm, ou passeront les pointes de fixation (des semences à tête ronde).
Une peinture argent finit le travail avant l’assemblage définitif des pièces,
et sur les têtes de pointe une fois assemblé. (pour les cheveux, ne cherchez
pas, ce sont les miens !)
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Le meuble
Les colonnes sont des cure-dents travaillés au tour.
L’ensemble est en bois de placage Je parts d’une ossature en carton-bois et
je plaque le bois dessus. En ajoutant des couches différentes, je peux faire
des reliefs. Quant-à la frise décorative qui est en façade, c’est un petit
galon de dentelle collé directement sur le bois et teinté à la teinture pour
bois. J’utilise des teintures acrylique, car elles peuvent se mélanger
entre-elles. Cela permet, avec deux ou trois teinte de base (claire, foncée
et merisier), de faire des tons intermédiaires que je conserve dans des
petits flacons. Le meuble est ensuite verni (une seule couche satinée).
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Le pot à eau
La vitrine exposée ici se situe durant les années vingt. À
cette époque, tous les coiffeurs n’ont pas le luxe de se faire installer
l’eau courante. Il fallait donc aller chercher l’eau à un service d’eau
extérieur. Dans certaines villes, comme à Nantes, des immeubles possédaient
un puits dans leur cour intérieure. Sa présence était signalée par un
« P » marquée à coté du numéro de l’immeuble. Chacun savait ainsi
qu’il pouvait trouver de l’eau à cet endroit. Pour laver la tête de leurs
clients, les coiffeurs utilisaient un pot à eau, et l’eau usagée était
récupérée dans un réceptacle de zinc monté sur pied, et placé sous la tête du
client. C’est ce réceptacle que nous voyons le long du mur, à droite du
rehausseur. Le pot à eau est fait avec un tronçon de corps de stylo
hexagonal. Il est peint en blanc. Le décor bleu est imprimé sur un papier
normal, puis poncé par derrière avec un papier de verre très fin pour n’avoir
qu’une fine pellicule de papier. Celle-ci est fixée sur le pot à l’aide du
verni de finition (verni acrylique brillant). Le même procédé est utilisé pour
la bassine assortie.
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Le balai
Comme le montre cette photo, le balai est légèrement plus
grand qu'une allumette. Cela ne l'empêche pas d'être conforme à la réalité, y
compris son cordon pour le fixer au mur. Le manche est taillé dans une
brochette de bois de 3 mm de diamètre. La partie balais est sculptée dans du
bois. Pour les poils, il suffit de plier en 4 un petit morceau de toile et de
coller la tranche de ce tissu plié sur ce morceau de bois. Ensuite, il faut
retirer les fils de trame pour ne conserver que les poils. On les salit en
les frottant avec de la poussière. J’ai toujours, en réserve dans une boite,
de la poussière récupérée dans un vieux grenier. C’est excellent pour
vieillir les objets.
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La chaise
Pour être sûr de ne pas me tromper de style, lorsque j’ai
à faire des meubles, je fais toujours des recherches, et je m’inspire des
modèles que je trouve. Je n’improvise jamais. Pour faire ce genre de chaise,
il faut pouvoir travailler le bois en arrondi. J’utilise du bois de placage à
chaud. Il faut chauffer le bois avec un fer à repasser très chaud, afin de
retirer la colle en la raclant. Il est ensuite possible de cintrer le bois en
collant des couches de bois successives et maintenues en presse dans la forme
désirée. Certains bois se travaillent mieux lorsqu’ils ont séjournés
plusieurs heures dans l’eau. On peut ainsi fabriquer les différentes parties
de la chaise (le dossier, le barreau intermédiaire, le cercle de siège et le
cercle de soutien des pieds) et les assembler. Le cannage est tout simplement
fait avec un petit morceau de toile de canevas. J’avais remarqué que cette
toile avait un tressage exactement identique au cannage d’une chaise.
Le journal
Ce journal dont on peut lire les titres est souvent la
vedette de cette vitrine. Et pourtant, combien c’est simple à faire !
Mais il ne faut jamais hésiter à ajouter ce genre de détails. Ils font vivre
la vitrine et la rendent crédible. Il faut toutefois toujours veiller à
respecter l’échelle. Pour faire ce journal, j’ai fait un petit cahier plié
avec du vrai papier de journal. J’ai récupéré, sur internet, la une d’un
journal en noir et blanc, et je l’ai imprimée en veillant à garder l’aspect
jauni du papier.
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Rasoirs, ciseaux,
etc.
Nous voyons que l’allumette est très grosse, par rapport
aux instruments (tondeuses, brosse, rasoirs, peignes). Ces derniers ne font
que quelques millimètres. Toutefois, la démonstration est faire ici que
cette échelle 1/20e n'empêche pas la finesse des détails. Les tondeuses
à mains et les ciseaux sont faits avec du fil téléphonique formé et soudé à
l’étain, puis peints à la peinture argent.
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Les peignes, qui ne font que 3 mm de long, sont taillés
dans une dent de peigne à cheveux. En utilisant le même matériau, je suis sûr
de la ressemblance finale. Le petit nécessaire à raser est issu du catalogue
précité. Il est reproduit à l’exactitude, avec son blaireau, son bol à raser,
le flacon de mousse à raser et le rasoir.
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Les flacons de
parfums
Comme on peut l’observer ici, les coiffeurs possédaient
également des parfums pour satisfaire les désirs de leur clientèle. D’où la
profession de « coiffeur-parfumeur ». Pour faire des bouteilles
d’un litre d’eau de Cologne, il suffit de tronçonner une ampoule buvable
vendu en pharmacie (les petits modèles). J’utilise pour cela un petit disque
à tronçonner. Je viens caresser l’ampoule en son centre sur toute la
périphérie. Il ne faut pas appuyer sur le verre. C’est la vitesse de la
perceuse qui fait le travail. On peut ensuite mettre un petit morceau de
celluloïd coloré (papier de bonbon par exemple) pour simuler l’eau de Cologne
à l’intérieur de la bouteille.
À l’échelle 1/20e, les perles de verre traditionnelles
sont encore trop grosses pour faire des petit flacons de parfums. Je les
utilise pour faire les petits vaporisateurs. Pour les petits flacons de
parfums, j’ai trouvée, en mercerie au rayon des galons, des franges
orientales faites de petits cabochons de verre. Quelques centimètres de ce
galon procurent une réserve intéressante de perles. C’est en les assemblant
que j’ai fait les flacons qui sont dans l’armoire.
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