Le tour à bois

 

Les vitrines miniatures de Serge CORMIER

 

Comment fabriquer un tour à bois pour la miniature

Retour à l’accueil  

Retour à l’atelier   

 

 

L'utilité du tour à bois

 

·    L'utilité du tour à bois

·    Mon premier tout à bois

·    Mon second tour à bois

·    Les gouges et outils divers

Technique de travail

 

·    Quels bois choisir ?

·    Comment tourner une pièce longue et fine ?

·    Comment tourner une série de pièces pour qu'elles soient identiques ?

 

 

               

 

Utilité du tour à bois

 

Les pièces de l'échiquier
sont fabriquées dans des cure-dents,
 au tour à bois.

 

 

 

 

Dans l’art de la vitrine miniature, le tour à bois est, à mes yeux, plus indispensable que la scie à chantourner. D’ailleurs, pour ma part, je n’utilise jamais cette dernière.

Toutefois, à l’échelle 1/20e, les pièces à tourner dépassent rarement 5 mm de diamètre, sauf pour les motifs architecturaux extérieurs. De plus, leur nombre, généralement limité, ne justifie pas l’investissement dans un tour à bois. Il est donc préférable de se dépanner en fabricant cet outils soi-même à partir d’une perceuse électrique.

Le tour à bois permet la fabrication en série d’une multitude de pièces (poterie, vase, vaisselle, pièces d’échiquier, pieds de table, moulures décoratives, colonnes, etc.). Regardez, par exemple, la dînette exposée chez le marchand de jouets, au centre du meuble principal. Les cafetières sont faites à partir de tourillons de hêtre qui ont été tournés. Vous rajoutez ensuite les anses, en utilisant un petit fil électrique rigide, et les becs verseurs avec de la pâte à bois. Les tasses sont tournées dans une brochette de 3 mm de diamètre. Il suffit ensuite de laquer en blanc brillant et de rajouter les décors floraux. Cela devient alors de la porcelaine anglaise. Les pions de l’échiquier sont, quant-à eux, tournés dans un cure-dent. Comment peut-on tourner aussi petit ?  En tournant rapidement. Comme nous l’avons vu plus haut, il est important de choisir une perceuse miniature qui tourne le plus vite possible. Le bois se travaille à l’inverse du métal. Pour le bois, plus la vitesse est grande, meilleur sera le résultat final.

 

Dinette en porcelaine fabriquée au tour à bois, puis décorée.

 

Mon premier tour à bois

 

Perceuse Dremel adaptée en tour

 

J'ai fabriqué mon premier tour en adaptant une perceuse Dremel. Je disposais ainsi d'un bloc moteur capable de tourner à une très grande vitesse, et réussir à exécuter des pièces très fines. La perceuse est fixée sur le socle par un berceau adapté. Le mandrin de la perceuse étant limité à 3 mm, il n’est pas nécessaire d’avoir de porte-outil. On travaillera à main levé. Ce type de tour ne fera que des petites pièces miniatures.

Dans l’axe de la perceuse, on fixe sur le socle une petite pièce qui servira de contrepointe. Avec des pièces de 3 mm, il est impossible d’utiliser une contre-pointe traditionnelle. Par contre, à cause de la vitesse du tour, il est indispensable que l’extrémité de la pièce soit tenue si on ne veut pas qu’elle vole en éclats. Aussi, peut-on faire une pièce de bois avec un petit trou, du diamètre de la pièce à tourner, situé dans l’axe de la perceuse. L’extrémité de la pièce à tourner passera dans ce trou afin de la maintenir pendant le tournage.

 

Mon second tour à bois

 

 

Ce deuxième tour à bois est fabriqué avec une perceuse normale. Cela permet d’avoir un mandrin de 10 mm à 13 mm. Ce tour à bois, moins rapide que le premier, peut toutefois fabriquer des pièces plus grosses et plus longues. Cela sera intéressant pour les colonnes et certaines pièces d’architecture. Ce tour à bois est équipé d’un porte-outil monté sur un chariot (au centre de la photo). Celui-ci coulisse sur deux tiges métalliques. Une tige filetée, entre les deux tiges métalliques, entraîne le chariot qui se déplace ainsi de droite à gauche. Il est conseillé d’utiliser une tige filetée de 5 mm, car son pas permet de faire avancer le chariot d’un millimètre pour un tour de rotation de la tige. Le même montage, en moins long, est utilisé pour adapter le porte-outil sur le chariot. Ainsi, l’outil peut avancer millimètre par millimètre, d’avant en arrière et de droite à gauche, sur la pièce à usiner. J’ai fait ce tour en adaptant à mes possibilités les plans publiés sur le site 

 

Les machines outils de jean-luc Soumard 

 

Les tiges métalliques sont constituées de tubes d’aluminium. On les fixe en faisant passer une tige filetée à l’intérieur. J’utilise, pour les pièces coulissent sur ces tubes et qui portent les chariots, des tubes de cuivre, car il est facile de les souder à l’étain sur des plaques de cuivre.

 

 

Ancienne perceuse transformée en tour

Gouges et outils divers pour tour à bois

 

Tournevis transformés en gouges miniatures

 

Aucune gouge vendue dans le commerce ne permet de faire un travail aussi petit, sauf des outils très professionnels, donc très chers. On va donc devoir se les fabriquer. Pour ce faire, j’ai acheté à bas prix une boite de tournevis miniatures, et je les ai retravaillés à la meule. Je possède ainsi un jeu de 6 gouges, pour seulement quelques euros. Pour des détails très petits, on peut aussi tailler un outil très petit en meulant une aiguille de machine à coudre. Ces aiguilles sont fabriquées dans un acier d’excellente qualité.

La miniaturisation des pièces ne laisse pas une grande marge de manœuvre. Il existe toutefois des outils qui font un excellent travail et permettent de prendre moins de risques qu’avec des gouges, ce sont les limes de serrurier. Pour travailler le bois, il est préférable de prendre des limes dures, de différentes formes, avec lesquelles on va venir caresser le bois. Pour tourner un cure-dent, il suffit de plier en deux un petit morceau de papier de verre fin. La vitesse de la perceuse fera le travail, et obtiendra un résultat d’une très grande finesse.

 

 

               

 

 

Technique de travail

Quel bois choisir ?

 

 

Pour ma part, je préfère travailler avec des bois durs, comme le hêtre, le chêne ou le buis. Cela peut surprendre, et au début paraître difficile. Mais à l’usage, vous verrez que le travail est plus agréable, et que le résultat est meilleur qu’avec des bois tendres. Je trouve dans les magasins de bricolage, des tourillons cannelés ou lisses, et des chevilles de bois. Dans les grandes surfaces, on trouve des brochettes de bois ou des cure-dents.

Même taillées dans des bois durs, des pièces de 2 ou 3 mm restent très fragiles, surtout lorsqu’elles sont longues. Au fur et à mesure du tournage, ces pièces se trouvent fragilisées. Et cette fragilité est accentuée par la vitesse de réalisation. Or cette vitesse est indispensable, car, comme nous l’avons dit, c’est elle qui permet de faire un travail de qualité. Plus cette vitesse est élevée, et meilleur sera le résultat final (Seul le buis doit se travailler comme on travaille le métal, c’est à dire lentement si on ne veut pas qu’il chauffe). La technique que je vais présenter ici va permettre de contourner ce problème, de faire un excellent travail de finition, et présente l’avantage d’être à la portée de tous.

 

Comment tourner une pièce longue et fine ?

 

Le balcon de la boutique « La marine à voile »

 

Pour illustrer le tournage d’une pièce longue et fine, nous allons fabriquer la série de barreaux qui composent le balcon extérieur de la boutique de la marine à voile. Nous utiliserons, pour ce travail, des brochettes de bois vendues en grandes surfaces. Elles font 3 mm de diamètre. Les barreaux terminés font 3 cm de long. Il est toutefois préférable de prévoir plus long que nécessaire, et de recouper définitivement à la bonne taille à la fin du travail. Nous couperons donc des sections de 5 cm de long pour chaque barreau. Cela permet de couper la pièce finale en partant d’un point de repère identique sur toutes les pièces, afin d’obtenir une uniformité. Côté outils, nous n’aurons besoin que d’une petite lime fine et ronde, appelée « queue de rat », et d’une lime plate. Plus ces limes sont dures, et mieux cela vaux.

La figure ci-dessous représente l’évolution du tournage d’un barreau. Comme vous le voyez sur ce dessin, la pièce est tournée de droite à gauche, c’est à dire en se rapprochant toujours du mandrin. Il ne faut jamais revenir en arrière, même pour poncer. Le ponçage se fera au fur et à mesure, avant de passer à l’étape suivante. Cette technique permet de progresser dans le tournage de la pièce sans que celle-ci ne soit trop sollicitée, alors qu’elle se fragilise.

Tout d’abord, il faut tracer sur la pièce les endroits où la lime ronde devra commencer le travail. Pour être certain de faire un tracé régulier sur chacun des barreaux, nous utiliserons un gabarit de traçage, comme expliqué plus loin. Toutes les pièces seront tracées en série. Ensuite commence le début du travail au tour à bois. Nous prendrons chaque trait un à un en l’attaquant à la queue de rat. Ensuite, avec la lime plate, nous arrondirons les angles vifs obtenus en rejoignant les sections entre deux marques. Nous poncerons, en continuant à faire tourner le tour, chaque section avant de commencer la partie suivante. Nous continuons ainsi de suite jusqu’à la fin du barreau.

 

 

Détails des étapes de travail au tour à bois

 

Comment tourner une série de pièces pour qu'elles soient identiques ?

 

Gabarit de traçage et de coupe

 

 

Lorsque l’on exécute des pièces en série, il est important quelles soient toutes réalisées à l’identiques, afin de former un ensemble harmonieux. La technique présentée ici permet d’y parvenir. La première étape consistant à tracer les marques où la queue de rat doit attaquer la pièce, ce sont donc ces repères qui assureront la régularité du travail fini. Ceux-ci doivent être identiques sur toutes les pièces si l’on veut qu’elles forment un ensemble régulier. En reportant ces traits de crayon en utilisant un instrument de mesure, comme un réglet par exemple, il est peu probable que l’on reportera les mêmes cottes quarante fois de suite à l’identique. Une erreur de graduation est pratiquement inévitable, et se verra une fois que les barreaux seront alignés. Une méthode plus sûre consiste à prendre le temps de se fabriquer un gabarit de traçage et de coupe. Nous pouvons aussi faire ces marques sur un petit carton ou des entailles sur une petite pièce de bois. Ainsi, les mêmes repères seront reportées sur les pièces à l’identique. La queue de rat attaquera les pièces aux mêmes endroits.

Lorsque tous les barreaux seront tournés, le gabarit aura une autre utilité. On positionnera chaque barreau sur celui-ci en ayant soin de faire correspondre le centre de chaque barreau avec le centre du gabarit. Ensuite, les deux extrémités du gabarit nous permettrons de marquer les endroits où l’on va couper définitivement les barreaux, en haut et en bas. Notre série de barreaux est terminée. Il suffit de faire des trous borgnes de 3 mm dans les traverses pour y fixer chaque barreau. À distance régulier, nous prévoirons les poteaux intermédiaires. Le balcon prend ainsi sa forme définitive.

 

 

 

               

 

 Retour à l’atelier 

 

 

Retour

en haut de la page

 

Retour à l’accueil